Les Églises unies contre une gouvernance déconnectée du peuple : un message fort du FJKM et des évêques
Dans un pays où les Églises jouent un rôle crucial dans la vie sociale et politique, le message du président de la FJKM, le pasteur Irako Andriamahazosoa, relayant celui des évêques, a résonné comme un puissant rappel des valeurs fondamentales de justice, de compassion et de respect du peuple. Ce message, adressé indirectement au président Andry Rajoelina, critique ouvertement un régime qui semble privilégier l’argent et les intérêts personnels au détriment des aspirations et des besoins des Malgaches.
Un message de vérité et de courage
Le pasteur Irako a rappelé, avec la force morale qu’on lui connaît, que le rôle des dirigeants n’est pas d’accumuler des richesses, mais de servir le peuple avec humilité et intégrité. Ce discours, relayé par les évêques, pointe directement du doigt une gouvernance qui donne la priorité à l’argent et aux alliances économiques douteuses, plutôt qu’à la lutte contre la pauvreté, à la justice sociale, et à la préservation de l’éthique.Ce message reflète un malaise profond au sein de la population malgache, exacerbée par les crises sociales, économiques, et politiques qui s’accumulent. Alors que les Malgaches peinent à subvenir à leurs besoins quotidiens, les dirigeants semblent insensibles à leurs souffrances, focalisés uniquement sur leur propre enrichissement.
Une question pour l’avenir : le FFKM face au pouvoir
En 2025, le traditionnel rendez-vous des vœux de Nouvel An entre le président de la République et les membres du FFKM (Conseil des Églises chrétiennes de Madagascar) sera un moment clé. Une question se pose : les membres du FFKM répondront-ils à l’invitation de Rajoelina, malgré les critiques et le fossé grandissant entre le régime et les valeurs prônées par ces institutions religieuses ?
Le FFKM, composé des principales Églises chrétiennes du pays, a toujours joué un rôle de médiateur et de conseiller dans les moments de crise. Mais aujourd’hui, une fracture se dessine. L’éventuelle absence ou prise de position des membres du FFKM à cet événement serait un message fort, une manière de signifier leur désaccord avec une gouvernance qui tourne le dos aux principes moraux et éthiques.
Un régime déconnecté de la réalité
Le message du pasteur Irako met en lumière une réalité évidente : le président Rajoelina et son régime sont de plus en plus déconnectés des véritables priorités du peuple. Alors que les Malgaches affrontent des difficultés quotidiennes – manque d’accès aux soins, hausse du coût de la vie, insécurité – les décisions politiques semblent orientées uniquement par des intérêts financiers.
Ce désintérêt pour les préoccupations des citoyens est renforcé par des scandales récents, des manipulations électorales, et un climat général d’impunité. Dans ce contexte, la parole des Églises devient une voix de résistance et de rappel à l’ordre moral.
Une lueur d’espoir : l’unité des Églises et du peuple
Le message commun des responsables religieux, au-delà de ses critiques, porte un appel à l’unité et à la responsabilité. Il invite les dirigeants à revenir aux valeurs fondamentales de service, de justice, et d’intégrité. Mais surtout, il rappelle au peuple malgache que l’espoir réside dans une prise de conscience collective et une mobilisation pacifique pour exiger un changement.
Le FFKM, et en particulier le FJKM, s’affirment ainsi comme des gardiens des valeurs morales de la nation, n’hésitant pas à dénoncer les dérives du pouvoir, tout en appelant à un avenir basé sur la justice et le respect des droits de tous.
Un appel à la réflexion pour 2025
Alors que 2025 approche, une année qui s’annonce cruciale pour l’avenir politique de Madagascar, la question reste ouverte : le président Rajoelina saura-t-il entendre ces critiques et prendre des mesures concrètes pour reconnecter son régime aux attentes du peuple ? Ou continuera-t-il sur une voie marquée par l’arrogance et l’indifférence ?
La réponse des Églises, et en particulier leur position lors des événements officiels, sera un indicateur clé de l’évolution des relations entre pouvoir et institutions religieuses. Mais quoi qu’il arrive, leur message de vérité et de justice continuera de résonner, rappelant que le pouvoir ne doit jamais être une fin en soi, mais un moyen de servir ceux qui en ont le plus besoin.
Par : RAMAHIRATRA
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