L’arrestation arbitraire de Rabetrano : un chef-d’œuvre d’autoritarisme discret à Madagascar

L’arrestation récente de Rabetrano, informaticien réputé et ancien proche du président Marc Ravalomanana, est un exemple parfaitement exécuté d’une dérive autoritaire en pleine expansion. Ce geste, qualifié d’arbitraire par de nombreux observateurs, brille par son audace dans un contexte où la surveillance généralisée semble devenir une discipline olympique nationale.

PREDATOR : la fine fleur de la surveillance illégale

Le régime d’Andry Rajoelina aurait, selon des accusations tout à fait fortuites (bien entendu), adopté PREDATOR, un outil de surveillance numérique aussi sophistiqué qu’effrayant. Ce bijou technologique permettrait d’intercepter des communications privées, de suivre à la trace les activités numériques des citoyens et de récolter leurs données personnelles. Apparemment, la confidentialité n’a plus de place dans cette utopie moderne.

Décrit comme un outil favori des régimes bien connus pour leur transparence démocratique – on pense à la Syrie ou à la Corée du Nord –, PREDATOR n’a, semble-t-il, aucun mal à s’imposer dans un État de droit comme Madagascar. Après tout, pourquoi se limiter au respect des droits humains quand on peut disposer de telles merveilles pour gérer les dissidents ?

Une brillante démonstration de non-respect des droits humains

Rabetrano, dont l’arrestation s’ajoute à une longue liste de figures critiques du régime, a droit à un traitement bien spécial. Si aucune preuve tangible ne justifie cette détention, c’est sûrement pour ajouter un soupçon de mystère. Parce que, oui, rien ne renforce plus la crédibilité d’un État que d’arrêter des individus sur des bases aussi solides qu’un château de cartes.

Quant à la Constitution malgache ? Elle est sans doute bien conservée dans une vitrine, pour la postérité. La liberté d’expression ? La protection de la vie privée ? Ces principes sont apparemment devenus des souvenirs nostalgiques dans un pays où l’innovation en matière de répression est désormais une priorité.

La communauté internationale : spectatrice ou acteur ?

Certains pourraient dire que la communauté internationale devrait intervenir. Mais à quoi bon, quand le spectacle est si captivant ? Bien sûr, les organisations de défense des droits humains peuvent dénoncer, les Nations unies peuvent enquêter, et les partenaires de développement peuvent conditionner leur aide. Mais, soyons honnêtes, combien de fois ce refrain a-t-il déjà été joué ?

La réalité est que, face à un régime qui jongle aussi habilement avec les droits humains qu’avec ses logiciels espions, la pression internationale risque fort de ressembler à une brise légère sur une forteresse bien établie.

L’avenir de la démocratie à Madagascar : une comédie dramatique

L’arrestation de Rabetrano est une pierre de plus dans l’édifice d’un système où les libertés fondamentales prennent des allures de luxe inaccessible. Si rien n’est fait, Madagascar pourrait bien devenir l’un des exemples les plus éloquents d’une dictature numérique en plein essor.

Alors, la société civile, les citoyens, et les institutions internationales, prenez note : la démocratie ne meurt pas toujours avec fracas, parfois, elle s’efface doucement, un logiciel espion à la fois. Mais bon, tout n’est pas perdu, n’est-ce pas ? Après tout, il reste encore un mince espoir pour que les principes de justice et de liberté ne soient pas totalement relégués au musée des illusions démocratiques.

Conclusion : Gardez vos principes démocratiques sous clé, chers lecteurs. Vous ne savez jamais quand ils pourraient disparaître.

Par : RAMAHIRATRA

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