Madagascar : Trop, c’est trop !
Les promesses non tenues d'Andry Rajoelina continuent de peser lourdement sur le quotidien des Malgaches. Depuis son arrivée au pouvoir, le président a su maîtriser l'art de l'éloquence, multipliant les discours ciselés et les annonces mirobolantes. Mais à quoi servent de belles paroles quand elles s’égarent dans les méandres d’une réalité toujours plus cruelle ?
Le prix des PPN : un Everest à gravir
Les produits de première nécessité (PPN) – riz, huile, sucre – sont devenus des produits de luxe pour bon nombre de Malgaches. Malgré des annonces flamboyantes promettant une baisse des prix, la situation n’a fait qu’empirer. Les étalages des marchés semblent aujourd’hui plus proches d’un décor de film post-apocalyptique que d’un espace de commerce prospère. Pendant ce temps, le gouvernement s’acharne à distribuer des « paroles réconfortantes ». Peut-être qu’un jour, ces paroles finiront par être échangeables contre un kilo de riz ?
La JIRAMA : un gouffre qui avale tout
La société nationale de l’eau et de l’électricité, la JIRAMA, est le parfait mélange entre une farce tragi-comique et une catastrophe nationale. Coupures incessantes, gestion chaotique, tarifs à faire blêmir les contribuables… Cette entreprise publique illustre à merveille ce que signifie « gérer l’échec avec brio ». Les réformes promises depuis une éternité restent aussi éloignées que les étoiles dans le ciel d’Antananarivo – lorsqu’il y a électricité, bien sûr.
Promesse à Iavoloha : un remake lassant
Lors de son dernier discours à Iavoloha, Andry Rajoelina a déclaré que le prix du riz baisserait dans les 45 jours. Oui, encore. Cette promesse semble être la bande-son récurrente d’un mauvais remake que personne n’avait demandé. Avec cette énième déclaration, le président n’a fait qu’ajouter un nouvel épisode à une série de déceptions dont la diffusion semble infinie. Les Malgaches, eux, n’ont qu’une question : combien de saisons faudra-t-il encore supporter avant que la réalité ne rattrape enfin la fiction ?
Un carburant sous pression
Comme si la situation n’était pas assez tendue, le FMI exige une augmentation imminente du prix des carburants à la pompe. Cette hausse, présentée comme inévitable pour rééquilibrer les comptes publics, menace d’étrangler encore davantage une population déjà à bout de souffle. Le transport, déjà hors de prix pour beaucoup, deviendra un luxe absolu. Et que dire des conséquences en cascade sur les produits de première nécessité et les services ? C’est une spirale infernale qui s’annonce, et personne n’a encore osé prononcer le mot « subvention ».
La période de soudure : le peuple à genoux
Et maintenant, la période de soudure pointe à l’horizon. Ce moment de l’année où les stocks alimentaires s’épuisent et où les familles se retrouvent à gratter la terre ou à brûler de l’herbe sèche pour survivre. Ce « miantso ahitra », autrefois synonyme de résilience rurale, devient un véritable symbole de la détresse nationale. Les Malgaches, exsangues, font face à une saison qui promet d’être l’une des plus dures de l’histoire récente.
Une démission réclamée
Face à cet enchaînement de promesses non tenues, il devient clair que le mandat d'Andry Rajoelina est plus proche d'un naufrage que d'un succès. Les Malgaches méritent mieux qu’un gouvernement à la dérive, jonglant entre mensonges et faux espoirs. Une seule issue semble aujourd’hui envisageable : la démission du président. Car si les discours peuvent nourrir les rêves, ils ne remplissent pas les assiettes, et encore moins les promesses de prospérité.
Par : RAMAHIRATRA
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