La nationalité française de Rajoelina, un secret de Polichinelle ?

 

La nationalité française de Rajoelina, un secret de Polichinelle ?

Feue La Gazette de la Grande île avait sorti un scoop, en dévoilant une copie de ce qui semblait provenir du passeport français de Rajoelina. Le non-démenti jusqu’ici de cette information capitale, ni par l’intéressé, ni par son entourage, tend à la rendre plus qu’authentique.
Cette information est capitale, car elle rebat les cartes et disqualifie automatiquement Rajoelina pour les prochaines présidentielles à cause de la perte de sa nationalité malagasy.

La diffusion sur les réseaux sociaux d’un simple talon de bagages de Rajoelina avait créé, il y a quelques mois de cela, une levée de boucliers, des enquêtes rapides et l’emprisonnement du présumé responsable.

Plus récemment, la simple agression à Sambava d’un chauffeur de taxi bajaj a fait l’objet de l’attention particulière de Rajoelina, qui a demandé à ses ministres de trouver rapidement des responsables. Un enregistrement de ses instructions s’est trouvé très rapidement sur les réseaux sociaux et a montré que Rajoelina se soucie plus du sort d’un homme-sandwich porteur d’un tee-shirt avec son effigie, que de celui de dizaines de milliers de planteurs de vanille désespérés de ne plus pouvoir vendre actuellement leur production.

Ce qui devait arriver à la Gazette arriva : sa disparition pure et simple. Pas la peine de prendre des pincettes, car les échéances approchent. Après l’accusation d’émission de chèques sans provision, vint la plainte pour extorsion de fonds d’une opératrice économique Brigitte Razaka . Puis apparaît par magie une saisie grâce à une plainte de 2016 de la Jirama. Comme le journal en ligne actutana l’écrit , « la curée continue » puisque même le fisc vient d’entrer en jeu. Il faut vraiment, non seulement fermer mais enterrer la Gazette https://www.actutana.com/depeche/lola-rasoamaharo-la-curee-continue/. Cela apprendra à Lola, mais surtout constitue un véritable avertissement pour ceux qui oseraient se dresser sur le chemin de la réélection de Rajoelina. Tous les outils de travail de ce journal ont donc été saisis, y compris la disparition le même jour de son site web. Ce qui laisse supposer une intervention (injustifiable juridiquement) au niveau de l’hébergeur.

L’expression "Secret de Polichinelle" provient l’histoire de Polichinelle, bouffon à la cour et De Bugolin, grand majordome du roi, qui n’appréciait pas du tout Polichinelle. Ce dernier riposte et souffle au roi, en lui faisant promettre de garder le secret : De Bugolin aurait le corps couvert de plumes ! Bien entendu, le roi s’empresse de son côté de faire circuler ce « secret » dans tous les couloirs du château.  Résultat : tout le monde est au courant, sauf le principal intéressé.

Il est surprenant que cette information capitale de la nationalité française de Rajoelina reste un secret de polichinelle et n’a même pas été reprise par ses concurrents à la course aux présidentielles. Serait-ce parce qu’ils sont également dans la même situation, et craignent d’être pris la main dans le pot de confiture ?
A commencer par le potentiel concurrent Siteny, contre qui on a déjà sorti le bazooka de l’interdiction par le ministre de l’intérieur de réunions ailleurs que dans un local. Une restriction de liberté à l’aide d’une simple déclaration télévisée du ministre de l’intérieur ! Il commençait à trop faire de l’ombre avec son fameux « Mihava Tour » accompagné de trop nombreux députés « félons ». Ce concurrent potentiel aurait-il également, à l’instar de Rajoelina, la nationalité bulgare de sa femme et préférerait garder le silence à ce sujet?
Le candidat déclaré Gérard Andrialemirovason est le seul à avoir dit publiquement qu’il est malagasy et n'a pas d’autre nationalité. Il avait vécu lors de son exil en France avec une carte de réfugié politique.

Quelles que soient les arguties juridiques éventuelles qui lui permettraient de maintenir sa nationalité malagasy, tout citoyen malagasy possédant une autre nationalité ne peut légitimement prétendre postuler à la magistrature suprême. Ne serait-ce parce qu’il deviendra le chef suprême de l’armée, avec les risques potentiels de conflits d’intérêts qui s’ensuivront !
« Ho an’ny Tanindrazana », cette devise militaire chère aux sortants de l’Académie militaire devrait amener logiquement ces derniers à interpeller leur chef « A-t-il réellement la nationalité française » ? Car si tel est le cas, l’armée étant le symbole de l’indépendance d’un pays, Madagascar vient de nouveau d’être recolonisée. Rajoelina présidant les cérémonies de la commémoration du 29 mars 1947 était une insulte à nos morts.

Insupportable !
Osons espérer que cet article puisse réveiller la conscience des uns et des autres , notamment de ceux qui aspirent à diriger ce pays. Et l’armée est là « Pour la Patrie » et non pour ses dirigeants.

 Par : RAMAHIRATRA