Scandale monétaire : L’État remet en circulation des billets usagés pour masquer son manque de liquidités
De nombreux retraités malgaches, venus percevoir leur pension en espèces auprès du Trésor public, ont eu la mauvaise surprise de recevoir des billets en très mauvais état : déchirés, partiellement brûlés, voire inutilisables. Cette situation alarmante soulève une question cruciale : pourquoi des coupures censées être retirées de la circulation se retrouvent-elles dans les paiements officiels de l’État ?
Un manque de liquidités qui pousse l’État à des pratiques douteuses
Face à des difficultés financières croissantes, l’État malgache peine à couvrir certaines dépenses en espèces, notamment les indemnités journalières des forces de l’ordre. Pour éviter des mouvements sociaux, notamment dans les rangs de la gendarmerie, les paiements en cash sont privilégiés afin de maintenir la loyauté et empêcher toute tentative de grève.
Mais plutôt que de garantir une gestion saine des finances publiques, l’État semble recycler des billets usés, qui auraient dû être retirés de la circulation, pour pallier son manque de liquidités. Au lieu de procéder à une émission de nouvelles coupures ou de mieux gérer le stock monétaire, il remet en circulation de l'argent détérioré, exposant ainsi les citoyens à des pertes financières et à une monnaie de mauvaise qualité.
Une inflation artificielle alimentée par l’État
En réinjectant des billets en mauvais état dans l’économie, l’État crée une inflation cachée qui pénalise directement les citoyens. Les commerçants, les banques et les prestataires de services refusent souvent ces coupures détériorées, laissant de nombreux retraités et citoyens dans l’impossibilité d’utiliser leur argent. Ce processus n’est rien d’autre qu’une perte de pouvoir d’achat pour des personnes déjà vulnérables.
Cette pratique va à l’encontre des principes de gestion monétaire saine et alimente un cercle vicieux où l’inflation est exacerbée par une mauvaise gestion des liquidités. Au lieu de résoudre la crise, l’État semble privilégier des solutions temporaires qui aggravent la situation à long terme.
Un appel à la communauté internationale et au FMI
Face à cette dérive, il est essentiel que des mesures urgentes soient prises pour redresser la situation. L'État malgache ne peut pas continuer à jouer avec la valeur de sa monnaie au détriment de ses citoyens. L’absence de transparence dans la gestion de la monnaie et l’injection de billets usés soulignent une incapacité de l’État à gérer ses finances correctement.
Dans ce contexte, il devient crucial que le Fonds Monétaire International (FMI) intervienne pour évaluer la gestion monétaire du pays et offrir un soutien afin de stabiliser la situation. L’État malgache doit rendre des comptes sur ses pratiques et prendre des mesures immédiates pour restaurer la confiance dans sa monnaie et ses institutions financières.
La communauté internationale, notamment le FMI, devrait jouer un rôle clé dans cette transition, en fournissant une expertise pour garantir que les pratiques monétaires soient conformes aux normes internationales. Le FMI et la Banque Mondiale doivent même suspendre ses financements tant que cette situation ne soit pas tirée au clair. Si des réformes ne sont pas engagées rapidement, cette crise risque de s’aggraver et d’entraîner des conséquences dramatiques pour l’économie malgache.
Par : RAMAHIRATRA
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