Base Toliara : 80 millions USD pour le peuple ou pour des comptes offshore ?

La levée de la suspension du projet Base Toliara contre une ristourne de 80 millions USD est une trahison. Ce n’est pas un accord économique, c’est une mise aux enchères de l’avenir de Madagascar, où la vie des milliers de Malgaches est bradée au profit d’une poignée de privilégiés. Pendant que les discours officiels parlent de développement, la réalité est bien plus sombre : cet argent ne profitera pas au peuple. Il risque, comme tant d’autres fonds avant lui, de disparaître dans des comptes offshore, bien loin des besoins réels du pays.

Un deal sur le dos du peuple

80 millions USD, soi-disant une « ristourne » pour Madagascar, mais dans les faits, où ira réellement cet argent ? Pendant que les communautés locales verront leurs terres détruites et leurs ressources pillées, une grande partie de cette somme pourrait prendre la direction de comptes opaques à l’étranger, loin des yeux des citoyens.

Depuis des années, les liens entre Andry Rajoelina et Mamy Ravatomanga sont pointés du doigt dans plusieurs affaires de détournement et de corruption. L’exploitation des ressources naturelles de Madagascar est devenue une machine à enrichir une élite, au détriment du peuple qui lutte chaque jour pour sa survie.

Un scandale qui ne trompe personne

Cette « ristourne » n’est qu’un écran de fumée. Pas un ariary ne servira à améliorer les conditions de vie des populations locales.

  • L’environnement ? Détruit.
  • Les emplois promis ? Illusoires.
  • Les richesses du sous-sol ? Accaparées par des intérêts privés.

Et quand les dégâts seront irréversibles, que restera-t-il aux habitants ? Rien. Ils seront laissés à leur sort, pendant que les vrais bénéficiaires de cette opération continueront d’engraisser leurs fortunes à l’étranger.

Le monazite : un danger occulté

Un des aspects les plus alarmants du projet Base Toliara est l’exploitation du monazite, un minerai qui contient des éléments radioactifs, notamment du thorium et de l’uranium. Ce composant n’a jamais été évoqué avec transparence par les promoteurs du projet, et pour cause : sa manipulation représente un risque majeur pour la santé publique et l’environnement.


La présence de monazite a d’ailleurs été un facteur clé dans la suspension initiale du projet, car la législation malgache actuelle ne dispose pas de cadres réglementaires suffisamment stricts pour encadrer son extraction, son transport et son stockage. Contrairement à d’autres pays ayant une expertise en matière de gestion des déchets radioactifs, Madagascar ne possède ni les infrastructures ni les compétences techniques nécessaires pour garantir un contrôle efficace de ce minerai hautement toxique.

Les dangers du monazite ne sont pas négligeables :

  • Lors de son extraction, il libère des poussières radioactives susceptibles de contaminer l’air et l’eau.
  • Son transport et son stockage inappropriés peuvent entraîner des fuites radioactives affectant la biodiversité et la population locale.
  • L’exposition prolongée au thorium et à l’uranium augmente les risques de cancer et de maladies respiratoires.

En Afrique, plusieurs pays ont déjà suspendu ou interdit des projets similaires en raison des risques liés au monazite. Pourquoi Madagascar accepterait-il de prendre un tel risque sans garanties solides, d’autant plus dans un contexte où la transparence gouvernementale est inexistante ?

Madagascar bradé au plus offrant

Ce n’est pas une première. L’histoire récente du pays est marquée par ces scandales où les ressources nationales sont exploitées par des multinationales complices d’un système corrompu. Et à chaque fois, les Malgaches en paient le prix fort : pauvreté, déplacements forcés, destruction des écosystèmes.

Mais ici, le danger va encore plus loin : ce projet met en péril non seulement l’environnement, mais aussi la santé publique. À long terme, ce sont des générations entières qui pourraient être affectées par l’impact du monazite sur leur santé et leurs terres. Et 80 millions USD ne suffiront jamais à racheter une terre, une culture, une dignité.

Il est impératif que ce projet fasse l’objet d’une enquête approfondie et d’un débat public transparent. Le peuple malgache mérite de savoir ce qui est réellement en jeu et de décider de son avenir en toute connaissance de cause. Il est temps d’arrêter de brader Madagascar au plus offrant.

Par : RAMAHIRATRA

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